Vieillir

j'ai vécu avec ma mère à la fin de sa vie. 
Elle faisait plein d'exercices pour se maintenir en forme.
le matin au lever elle faisait les 5 exercices du yoga tibétain. 
puis dans la journée elle faisait une longue promenade avec le chien 

mais un jour elle a glissé sur une petite marche à la sortie du séjour vers la porte d'entrée  et s'est cassé la hanche.

le médecin lui a appliqué une forte dose d'anti douleur, et l'a envoyée à l'hôpital. 

à son retour j'ai trouvé que son esprit s'était fortement affaibli. 
elle ne se sentait plus capable de faire ses comptes, elle me les a donnés à faire.

puis elle ne pouvait plus monter l'escalier pour aller dans sa chambre au premier étage. 
mon fils très bricoleur lui a aménagé un espace dans le séjour, avec accès facile aux toilettes et à la salle de bain.

mais très vite elle n'a plus été capable de s'occuper d'elle même.

Il a fallu faire venir des personnes pour l'aider. Mais elle se demandait qui étaient ces personnes qu'elle ne connaissait pas et entraient comme chez elles. 
heureusement une place s'est libérée à la maison de retraite juste à côté et j'ai pu aller la voir tous les jours.

j'aime bien écrire sur ce blog. 
Parce que dans la vie réelle, personne ne m'écoute. 
Je ne sais pas imposer ma parole, quel intérêt d'ailleurs ?

Ici, peut-être personne ne me lira, mais au moins je m'exprime.

Dans la vie réelle, je ne pourrais pas parler dans le vide, en ne m'adressant à personne. Je me retrouverais vite à l'hôpital psychiatrique.

Et puis je n'aurais pas le calme et le temps de réfléchir, pour savoir quoi dire.

J'ai fait l'expérience de groupes de parole.

On était une quinzaine, venus exprès pour s'écouter les uns les autres.

On s'installait en cercle, il n'y avait pas de tour de parole, on restait en silence jusqu’à ce que l'un de nous se décide à parler.

Il y avait eu le temps de la réflexion et du ressenti.

Et il avait pu s'exprimer dans sa singularité.

C'est ce que j'essaye de faire ici aussi. 

je commence à m'y retrouver sur ce blog. 
C'est que j'ai la tête comme une passoire et j'oublie d'un instant à l'autre ce que je viens de faire ou de voir. 
J'avais d'abord essayé un autre système où j'avais publié deux posts qui sont ici à présent. 
Mais à l'usage je l'ai trouvé trop compliqué, pas pratique du tout pour ré diger. 
 Alors j'ai trouvé celui-ci que je trouve plus simple. 
Mais quelle galère pour transférer mes deux articles de l'un vers l'autre. 
Et celui-ci n'est pas parfait. Il change sans mon autorisation la taille de police plus grande que j'ai définie pour revenir à la taille standard, que je trouve trop petite pour être lue confortablement. Mais j'arrive à faire avec. c'est que je n'y vois pas très bien non plus. 
Je suis faible, mais j'arrive à m'occuper de moi-même. 
je fais les courses au supermarché voisin, en me servant du caddie comme déambulateur. 
Puis je fais la cuisine, et la vaisselle. 
Depuis peu on s'est acheté un petit  lave-vaisselle, et ça rend ma vie plus agréable. Je n'ai plus des monceaux de vaisselle qui m'attendent, je m'amuse à y mettre la vaisselle sale au fur et à mesure. 
Dans la foulée, on s'est acheté un congélateur, et on peut manger de bonnes glaces au dessert. 
je dis "on" parce que je vis avec ma femme qui est plus jeune et plus costaud que moi, heureusement. Elle fait plein de choses physiques que je ne saurais faire. Elle est presque l'homme de la maison. 

je n’ai jamais eu peur de la mort. 

Même quand j’étais jeune. 
Une fois j’ai failli me noyer. 
C’était à l’océan. 
Marée descendante. 
Le fort courant avait créé des bandes de sable allant du rivage vers le large, sur lesquelles on pouvait marcher à pieds. 
Entre ces bandes il y avait des cuvettes, où il fallait nager. 
Ce que j’ai fait. 
Mais je n’avais pas prévu que le courant était très fort et il m’entraînait vers le large. 
Où m’attendaient d’énormes vagues en rouleaux de plusieurs mètres qui s’effondraient en grand fracas et très forts remous. 
Je me disais que je n’aurais jamais pu plonger dessous pour me retrouver de l’autre côté, où j’aurais pu me laisser porter tranquillement par la houle. 
Je me voyais déjà mort, assommé par les remous. 
je ne luttai plus contre le courant, je me laissai entraîner. 
Puis je ne sais pourquoi je tendis un pied vers le fond. 
Et, surprise, j’avais pied !

Le courant m’avait entraîné vers le banc de sable suivant. 
J’ai pu rentrer à pieds sur la plage, où je me suis effondré, épuisé  

Jusqu’ présent j’étais bien. 
Mais après un (ou plusieurs) Covid et être arrivé à l’âge de 80 ans, je me sens toujours fatigué. Je dors presque toute la journée. 
je me console (un peu) en apprenant aux nouvelles la mort d’autres plus jeunes que moi. 
Et je m’étonne que d’autres, à des âges beaucoup plus avancés, fassent encore plein de choses très difficiles. 
Comment font ils ? Qui sont-ils ? Est-ce génétique ou ont ils un mode de vie spécial ?

Sont ils suivis par des super médecins ?